François Hollande, le vitrier

Le Président de la République a annoncé son plan pour la moralisation de la vie politique. Je maintiens qu’il s’agit là d’un coup médiatique visant à jeter les députés en pâture à l’opinion pour tenter de faire oublier les fautes graves du Gouvernement. C’est le paradoxe de la baie vitrée et de l’écran de fumée : la transparence est utilisée pour dissimuler la vérité, un comble !

Je m’étonne également de certaines expressions employées par le Président, notamment l’interdiction faite à l’élu « de s’enrichir ou de tirer quelque bénéfice que ce soit pendant son mandat ». Autrement dit, les parlementaires ne pourront plus gérer leur patrimoine, fût-il parfaitement légal et déclaré en France ! Quant à l’idée de rendre inéligibles à vie les personnes coupables de fraude fiscale, elle est révélatrice d’une singulière hiérarchie des valeurs : les conséquences de la fraude seront plus lourdes et plus durables que celles d’un crime grave ! Comment l’expliquer, si ce n’est par une sacralisation et une soumission à l’argent qui refuse de dire son nom ?

Enfin, la possible interdiction du cumul d’un mandat et de « certaines professions » montre la mentalité d’un homme qui fait plus confiance à la loi qu’à la vertu, et se permet de présumer que certaines professions ne sont occupées que par des individus corrompus ou corruptibles.

Le Président se pose en Père-la-Vertu alors que nous l’attendions à Canossa. Avec sa transparence, il voudrait jouer les laveurs de carreaux chez les autres, tout en gardant ses volets soigneusement clos.

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