Financement de Daech – Mon interview dans la matinale de RCF

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RCF ; retrouvez mon interview dans la matinale du vendredi 12 juin 2015. « Des députés demandent une commission d’enquête sur le financement de Daech »

JF POISSON : « Un diplomate de l’Union Européenne a tenu récemment des propos qui sont tout de même très curieux, indiquant dans une réunion officielle que des sociétés européennes, peut-être même des Etats, achetaient probablement du pétrole à Daech. On sait que cette organisation barbare récupère environ 2 millions de dollars par jours de vente de pétrole ; c’est probablement ça qui lui permet de subsister et de s’organiser et donc si, effectivement des entreprises ou des Etats occidentaux contribuent à cette installation et à l’essence de Daech en lui achetant du pétrole, il faut le savoir et une fois qu’on le sait il faut prendre les mesures qui en découlent. »

Pour cela, vous demandez aux députés de signer cette proposition de résolution. Le but : mettre en place une commission d’enquête.

JF POISSON : « Il y a, dans les procédures et les pouvoirs du Parlement, la possibilité de constituer une instance à caractère judiciaire qui est une commission d’enquête. Cette commission permet d’enquêter sur place, de convoquer des personnes qui sont appelées à témoigner dans le cas, encore une fois, d’une procédure à caractère judiciaire et où le Parlement aurait tort de ne pas utiliser les moyens qui sont à sa disposition. Aujourd’hui, 136 parlementaires de l’opposition à l’Assemblée Nationale ont signé cette résolution qui viendra maintenant à l’étude sans doute à l’automne, puisque les procédures ne permettent pas d’aller plus vite malheureusement. Mais cela prouve bien qu’il y a une grande volonté chez les députés de l’opposition de tirer au clair cette question. »

Jean-Frédéric Poisson, imaginons que cette enquête parlementaire soit lancée et que vous découvriez que la France, de manière directe ou indirecte, finance le groupe Etat islamique ? Quelles pourraient être les conséquences de cette découverte ?

JF POISSON : « Je pense qu’il faudrait voir quelles qualifications les actes que nous aurions découverts peuvent revêtir sur le plan judiciaire, puisque là on serait d’une manière ou d’une autre dans une situation de coopération avec l’ennemi ou bien de trahison ou bien d’atteinte aux intérêts supérieurs de la France. Enfin ; si nous découvrions des faits de cette nature, ils seraient contraires par hypothèse au droit. Ils devraient donc faire l’objet de procédures judiciaires spécifiques, aboutir à des condamnations. Ca, c’est sur le plan judiciaire. Sur le plan opérationnel pratique, il est clair qu’il faudrait que ces pratiques et ces actes cessent immédiatement. C’est trop dangereux pour que tout cela puisse prospérer. Encore une fois, à chaque jour qui passe, ce sont des dizaines, des centaines de personnes qui meurent sous les coups de cette espèce de brute épaisse barbare qu’est l’Etat islamique. »

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