« Salafisme : on ne lutte pas contre le chaos avec le Néant » – Ma tribune pour Valeurs actuelles

COUVRetrouvez ma tribune pour Valeurs actuelles, parue le mardi 5 avril, suite aux propos de Manuel Valls sur la progression du salafisme en France.

« On ne peut que saluer la lucidité soudaine de Manuel Valls sur la présence du salafisme et sa propagation à une vitesse vertigineuse partout en France. Et pourtant… Comment ne pas s’étonner de ces déclarations du Premier ministre sur une situation dont il est co-responsable avec tous ceux qui nous gouvernement depuis quarante ans ?

Que cette posture d’un jour ne fasse pas oublier ce que les socialistes ont nié de notre culture, l’estompant jusqu’à l’effacement de notre identité. Ne perdons pas la mémoire de ce qu’ils ont fait pour que les Français aient honte de leur histoire, de leur patrimoine, de leur orthographe même. Ne minimisons pas ce qu’ils ont rendu ringard puis impossible dans la transmission, fragilisant la pérennité de notre civilisation. Comment ne pas frémir face un tel aveu alors que les dirigeants socialistes assènent que le cadre national est dépassé, que la fusion des peuples est un progrès, que l’identité est nécessairement un asservissement et que la vocation de la France serait de devenir un pays multiculturel ? Parallèlement, les ultra-libéraux asservis au primat de la finance considèrent que les personnes et les peuples sont interchangeables, qu’ils ne sont qu’une simple variable d’ajustement économique, un point de plus pour le PIB. Ces mêmes personnes nous disent aujourd’hui que, face à l’échec de l’Europe de Maastricht, il faut toujours plus d’Europe, que face à la mondialisation, il faut toujours plus de mondialisation, que face aux dégâts écologiques, il faut toujours plus de production et de libre-échange.

Ce sont ces mêmes qui prétextent d’un impérieux combat contre les radicalisations les plus dures de l’islam pour s’engouffrer dans un laïcisme laminant l’existence du fait religieux. Plutôt que de nier le besoin de transcendance, nous devrions essayer de mieux comprendre la manière dont on peut aider l’Islam à engager les réformes dont il a besoin, dont nous avons besoin.

L’enjeu politique majeur de notre pays est d’ordre culturel. Nier cette dimension civilisationnelle, c’est vouer à l’échec toutes les politiques publiques. La culture est ce qui redonne du sens et de la cohérence à tous les champs et institutions : immigration, famille, école, économie, solidarité…  Elle fonde notre identité. La seule façon de lutter contre le radicalisme, l’islamisme ou toute forme de nihilisme est d’oser à nouveau la transmission de notre culture, de restaurer l’enseignement de notre histoire de façon objective et chronologique et de réparer le déni organisé de nos racines chrétiennes. On ne lutte pas contre le chaos avec le néant !

Je suis intimement convaincu qu’au-delà du maintien du cadre laïc, nous ne saurons faire face, fondamentalement et durablement, à la question de l’islam radical que si nous nous respectons nous-mêmes et assumons enfin que la France n’est pas un objet politique indéterminé mais bien un pays de tradition chrétienne. Que cela plaise ou non, notre culture de référence est la culture chrétienne. Je le dis très clairement.

C’est au nom de cette culture que nous sommes fondés à exiger le respect de ce que nous sommes, pour peu que nous commencions par nous respecter nous-mêmes. L’émergence de radicalismes de plus en plus répandus et violents est un appel au Réveil de la France, c’est-à-dire au respect qu’elle doit avoir pour elle-même, à la promotion de sa culture, de son histoire, à la transmission de l’ensemble des valeurs qui l’ont fondée. À la reconnaissance commune de ses racines chrétiennes.

Voilà ce que j’aurais aimé qu’annonce le Premier ministre plutôt que de l’entendre promouvoir encore une fois une France laïcisée, vidée de sa substance. »

Jean-Frédéric Poisson, Député des Yvelines, président du PCD, candidat à la primaire de la droite.

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