Primaire de la gauche : le coup de pied de l’âne aux institutions

La primaire socialiste est peut-être une bonne nouvelle pour le PS. Elle ne l’est pas pour nos institutions : elle est le coup de pied de l’âne de François Hollande à la fonction présidentielle.

Jamais un Président n’aura autant affaibli la fonction présidentielle.
Dans le contexte de chaos, de tensions et violences qui accablent notre pays, on aurait pu penser ou du moins espérer que François Hollande se concentrerait sur sa tâche de Chef de l’Etat pour les quelques mois qui lui restent.

Las : malgré l’incapacité inouïe à gouverner que montre l’actuel Chef de l’Etat, et sa perte totale de légitimité même au sein de son propre électorat, le Président de la République française sera donc pendant quelques semaines candidat à la primaire d’un parti politique.
C’est le seul moyen qu’a trouvé le patron du PS pour faire remonter son Président sur son cheval. Et c’est un renoncement de plus à une des énergiques promesses du candidat Hollande : ne jamais se mêler de la vie politique partisane…

Si cette perspective n’avait d’effet que sur le Parti socialiste, on pourrait en rire. Mais la bataille promet d’être rude, sinon violente, entre l’aile gauche frondeuse des socialistes et François Hollande.
Si François Hollande perd cette consultation, il devra gouverner la France pendant encore quatre mois entiers en ayant définitivement tout perdu. On me dira que ce dernier naufrage ne changerait pas grand-chose à la situation actuelle, marquée par une faiblesse sans précédent et de l’autorité et du pouvoir présidentiel : du moins le Président pourrait-il se donner l’obligation de préserver les apparences, et de ne pas ajouter le mal au mal.

Si François Hollande la gagne, il aura pendant quelques semaines au moins exposé de façon plus qu’imprudente la fonction présidentielle à ce qui promet d’être une authentique bagarre de rue. C’est en effet son bilan qui sera attaqué, et son style. En gagnant, François Hollande aura peut-être préservé ses chances de remporter l’élection présidentielle. Il aura définitivement abîmé la fonction qu’il occupe, alors que, en tant que garant des institutions, il aurait dû d’abord se préoccuper de la protéger.

Cet épisode est une marque supplémentaire du mépris affiché par François Hollande à l’égard de la France et de ce qui la constitue. Elle est la preuve qu’il n’a jamais été préoccupé par autre chose que la volonté de conserver un pouvoir qu’il incarne pourtant si mal. Le pouvoir présidentiel si esquinté doit être réformé dans un double sens.

Premièrement, la primaire socialiste supprime une année au quinquennat. Deuxièmement, elle prouve que l’obsession d’être réélu est décidément une maladie grave et dangereuse pour le pays. Il est donc nécessaire d’établir dans la Constitution le septennat unique, seul susceptible de redonner du temps politique aux réformes et de préserver le pays des pires intentions égoïstes. Cette réforme est urgente et nécessaire. Elle fait partie de mon projet pour la France. La primaire socialiste en démontre la pertinence : c’est sans doute le seul avantage de cette consultation.

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