Zoom TV Libertés – « JF Poisson : un candidat à la primaire contre le TAFTA. »

J’étais l’invité de TV Libertés le vendredi 26 février dernier.

Retrouvez mes interventions sur mon opposition au traité transatlantique (TAFTA), la situation au Proche-Orient et ma candidature à la primaire de la droite.

TAFTA :

Le TAFTA remet en cause des équilibres sur lesquels la société européenne et spécialement la société française se sont construites. En France, il y a un équilibre entre la liberté de commercer et l’encadrement de cette liberté par des réglementations sur la manière dont on fabrique les produits, dont on les commercialise, dont on les promeut, les protège. Le traité transatlantique veut faire en sorte que ces règlementations soient assouplies pour permettre à un certain nombre de produits américains d’arriver sur le marché européen sans contrepartie, sans respect des réglementations qui visent à protéger le consommateur, notamment dans sa santé, sans respect des règles d’équité dans l’attribution des marches publics ou l’accès à la commercialisation du produit. Je m’oppose à cette vision très américaine, très anglo saxonne du commerce et de notre droit. Ça n’est pas notre tradition et ça n’est pas notre intérêt.
Au PCD, nous défendons cet équilibre. Les républicains sont quant à eux majoritairement favorables à ce traité, mais de manière hypothétique, car très peu d’entre eux savent précisément ce qui s’y trouve. Il est très difficile d’avoir des informations sur les négociations en cours. Les frondeurs socialistes sont en grande partie contre. Dans les grandes formations, il y a toujours la coexistence de plusieurs lignes stratégiques, ce qui va finir par poser des problèmes à droite comme cela en pose à gauche.

MOYEN-ORIENT :

Entendre notre ministre des affaires étrangères incriminer la Russie et l’Iran de complicité de torture et de crime dans les prisons syriennes de concert avec le régime de Damas me parait tout à fait irresponsable. L’aveuglement de la France nous coûte très cher. Nous devons considère les russes comme des alliés. Il est dommage que la diplomatie française ne le reconnaisse pas.
Je ne serais pas allé en Syrie si j’avais considère que l’Etat français faisait son travail. Mais il ne le fait pas. Il traite le régime de Damas de façon légère, très imprudente, dans une ignorance totale de ce qui se passe sur le terrain. La décision de fermer l’ambassade de France à Damas a été prise par Sarkozy, Fillon et Juppé en mars 2012. Cette fermeture a été confirmée et organisée ensuite par F. Hollande. Du coup, nous n’avons donc pas de source d’information dans ce pays qui est le cœur du conflit au Moyen-Orient.
La France ne comprend plus ce qu’est le Proche -Orient, c’est la première fois dans son histoire. Et ça lui fait faire des bêtises.
Je continue à penser, contrairement aux atlantistes dont H. Mariton fait partie, que la lecture américaine de la crise du Proche-Orient n’est pas la bonne lecture, que la France devrait choisir d’apporter son soutien à tous ceux qui se battent militairement contre Daech, donc au régime syrien et aux russes.
La France n’est plus capable de changer quoi que ce soit car ceux qui la représentent et qui la dirigent sont usés jusqu’à la corde. Elle est moins en moins respectée. Quand le président égyptien affirme son soutien à Bachar el-Assad 48h avant que Valls n’aille en Égypte pour vendre les mistrals, j’y vois un camouflet pour notre pays.
Quand Manuel Valls va en Arabie saoudite après la 188eme exécution au titre de la peine capitale par le régime saoudien, j’y vois un deuxième camouflet. La France se fait promener dans cette région et la nomination de Jean-Marc Ayrault qui n’est pas connu pour être un grand diplomate n’y changera rien.

PRIMAIRE DE LA DROITE :

Tous les candidats à la primaire étaient dans le Titanic quand il a coulé en 2012, et ils feraient mieux de ne pas trop le répéter. Le jeu est ouvert. Dans tous les pays où se sont récemment déroulées des élections, les résultats ont été extrêmement inattendus. Je pense à la victoire de Justin Trudeau au Canada, je pense à l’émergence du parti de la famille en Allemagne, qui a réuni plus de 10% des suffrages et a envoyé un bon groupe de députés au parlement européen, je pense à ce qui s’est passé en Espagne et en Grèce avec l’extrême gauche, je pense aux hongrois, aux autrichiens, aux polonais, aux pays scandinaves, aux Pays -Bas.. Partout, nous voyons l’émergence de forces politiques qui constituent une offre conséquente dans un paysage qui a clairement besoin d’une proposition nouvelle et d’un langage nouveau.
La France n’a pas eu de vrai président de la Veme république depuis la mort de Georges Pompidou, donc depuis plus de 40 ans. Il est temps de mettre fin au concours généralisé de premiers ministres auquel nous assistons à chaque campagne présidentielle.
Les Français veulent un chef politique, pas un gourou ou un gestionnaire. Il fait faire émerger une offre politique nouvelle dans un paysage qui en a grandement besoin. Personne ne peut dire dans quel état se trouvera notre pays dans 9 mois, donc tout est possible.

Sur les différences avec H. Mariton, Hervé Mariton défend une vision libérale de l’Etat et de l’économie qui n’est pas la vision, défend une vision de l’Europe qui est fédéraliste et qui l’a conduit par exemple à voter le traité budgétaire européen en septembre 2012 ou à ratifier le traité de Lisbonne en 2008, ce que j’ai refusé de faire. Il a une vision des relations internationales très atlantiste, ce qui n’est pas mon point de vie. Nous sommes d’accord sur des sujets de société, mais sur des points régaliens et sur une certaine vision de l’articulation entre la liberté des corps intermédiaires et l’Etat, nous nous différencions. Le rôle des corps intermédiaires, des familles, des entreprises, des associations, des territoires dans la construction du bien commun et la répartition de ces responsabilités avec l’Etat et les individus sont une différence fondamentale. Ces différences vont émerger dans la campagne. Au-delà des sujets de société, nous avons des différences essentielles à faire valoir. Je n’ai pas l’intention d’être seulement le candidat pro famille ou pro vie de la campagne primaire, cela n’aurait aucun intérêt. Les Français attendent un projet global, qui les rassure sur leur avenir. La politique familiale est un élément important de ce projet, mais on ne redressera pas la France simplement avec une politique familiale qui serait devenue juste.

Les gens de la Manif pour tous ne sont pas monomaniaques. D’autres sujets que le mariage les intéressé. Ils considèrent que le mariage est un marqueur politique de premier rang et un critère de sélection entre les candidats. Mais ils peuvent être soucieux d’autres sujets : si un candidat qui défend la famille ne défend pas une Europe respectueuse de l’identité française et de la dignité des personnes, cela pourra leur poser un problème. Dans la primaire, si je ne gagne pas, mon rôle sera de conduire le vainqueur à inclure dans son projet suffisamment d’éléments pour que je puisse en conscience le soutenir. Il est donc fondamental que les Français viennent voter pour mon projet, afin qu’il puisse être présent de façon considérable au second tour de la primaire, donc à l’élection présidentielle.

Je ne suis pas engagé dans cette primaire pour entrer dans un gouvernement, mais pour que la France reprenne son destin en main. Je ne vois pas, dans les projets présentés, un projet politique qui permette à la France de retrouver sa grandeur, sa puissance, sa liberté et une place prépondérante en Europe. Donc je suis candidat. Je porterai un discours résolument attaché à la souveraineté de la France, résolument chrétien sur le plan du partage des richesses comme sur le plan de la liberté individuelle, résolument attaché à la dignité des personnes, des familles, à la responsabilité juste de l’état. Tout cela, je ne l’ai pas trouvé auprès des autres. Alors je suis candidat. Je pense que les Français sont attentifs à ces propositions. J’y vais loyalement et je resterai fidèle à ce que je crois.

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