Municipales 2020 : interview avec Jean-Frédéric Poisson dans le Figaro

Jean-Frédéric Poisson a rencontré Le Figaro afin d’exposer la stratégie du PCD pour les élections municipales de 2020 et de dresser un état des lieux des alliances électorales déjà conclues ou des listes d’union en constitution.

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Le président du PCD, qui a 2022 en ligne de mire, espère bâtir des alliances dans une trentaine de villes au scrutin de mars prochain.

Par Marylou Magal – LEFIGARO – 20/11/2019

«Je n’ai pas pour habitude de changer d’avis», soutient vigoureusement Jean-Frédéric Poisson, comme pour justifier sa persévérance. Depuis des années, le président du Parti Chrétien-Démocrate (PCD) n’en démord pas: la solution, pour la droite conservatrice, ne pourra passer que par une entente entre les différentes formations, y compris le Rassemblement national. Véritable serpent de mer de ce côté de l’échiquier politique, la perspective d’une union est portée depuis longtemps par une poignée de personnalités.

En octobre 2017, déjà, Jean-Frédéric Poisson avait lancé, aux côtés de Robert et Emmanuelle Ménard et de Nicolas Dupont-Aignan, l’association «Les Amoureux de la France». Réunissant différentes formations politiques, la plateforme avait vocation à rassembler le plus largement possible, dans la perspective des élections européennes et municipales à venir. L’alliance n’aura pas tenu jusque-là. À la veille des élections européennes, l’éviction de Jean-Frédéric Poisson de la liste de Debout La France, décidée par Nicolas Dupont-Aignan, a signé la fin de l’association. Mais pas la fin du rêve pour l’ancien député des Yvelines, qui veut continuer à croire en une possible union de la droite, et espère ainsi voir son parti survivre aux élections municipales.

Des alliances déjà conclues au Mans, à Lyon et à Paris

«J’ai tiré de mon expérience aux “Amoureux de la France” la conviction que cette volonté de coopération, en oubliant les frontières des partis politiques- en faisant coopérer des gens de bonne volonté qui partagent le même projet et le même sens de l’intérêt général – ça fonctionne», détaille ce dernier. Pour les municipales, Jean-Frédéric Poisson veut donc retenter le coup, et souhaite organiser, dans le plus de villes possibles, des «listes de coalition» avec des représentants de la droite, allant des Républicains au Rassemblement national.

Selon le président du PCD, les discussions seraient déjà entamées dans une quarantaine de municipalités, et il assure qu’une trentaine, au moins, aboutiront. Certaines alliances sont déjà conclues, comme au Mans (Sarthe), où la liste «Bâtissons ensemble Le Mans» réunit Louis de Cacqueray, tête de liste issue du RN, et Brigitte Dujardin, membre du PCD. À Lyon, également, une liste d’union portée par Étienne Blanc (LR) fera cohabiter des candidats étiquetés LR et PCD. Et à Paris, le PCD et Jean-Frédéric Poisson apportent leur soutien à Serge Federbusch, à la tête de la liste «Aimer Paris» déjà soutenu par le RN. «Les gens ont besoin d’une offre nouvelle, ancrée à droite, faite de cohérence et de probité, et c’est ce que nous leur proposons avec cette liste d’union», revendique le candidat dans la capitale, libéral issu de la «droite hors les murs».

« Il y a un espace pour une droite conservatrice, attachée à la France, sa culture et son mode de vie »

Jean-Frédéric Poisson

«Nous allons démontrer, par cette mécanique d’unions locales, qu’il y a une attente, de la part des électeurs et des personnes engagées, de cette possibilité de se réunir autour d’un projet et au-delà des étiquettes», renchérit Jean-Frédéric Poisson, qui revendique l’existence d’un espace politique pour «une droite conservatrice, attachée à la France, sa culture et son mode de vie». «C’est finalement le projet des “Amoureux de la France” que nous continuons de porter, sans celui qui a cassé le jouet», résume le chef du PCD, taclant, au passage, Nicolas Dupont-Aignan – sans toutefois le nommer.

De ces initiatives locales, les conservateurs entendent ensuite faire émerger une dynamique nationale. Fin janvier, Jean-Frédéric Poisson devrait poser la première pierre d’une nouvelle «grande coalition», qui rassemblerait une partie des diverses forces de la droite conservatrice et permettrait «construire un programme commun et faire émerger un candidat pour battre Emmanuel Macron en 2022». Si le projet est encore flou (on ne connaît pas la forme de cette convention), et comporte des airs de déjà-vu («Les Amoureux de la France» n’avaient pas duré longtemps), ses initiateurs s’en persuadent: cette fois-là sera la bonne.

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