« Dans la réforme territoriale, se dessine pour l’État un rôle au rabais ! »

J’ai publié sur le site du Figaro Vox une tribune pour mettre en garde le gouvernement : une réforme territoriale bâclée dans la précipitation ne serait pas à la hauteur d’enjeux exigeant un vrai débat.

Réforme territoriale : pourquoi c’est mal parti

On est entré trop vite dans le traditionnel conflit entre les « régionalistes » et les « départementalistes », en posant la question de la réforme territoriale uniquement sous l’angle de la disparition des départements. C’est une erreur grave. Pressé par le calendrier électoral, voulant à tout prix éviter une nouvelle fessée dans les urnes, le chef de l’État a lancé ce débat au plus vite, sans préparation, et visiblement sans réfléchir. L’urgence du calendrier électoral le conduit à vouloir faire aboutir à toute vitesse un débat nécessaire, qui exige du temps: cette réforme territoriale pose deux questions de principe, et plusieurs questions importantes de méthode.

La première question est celle du rôle de l’État. Depuis deux ans, le gouvernement socialiste configure un territoire qui aurait vocation à être largement dominé par les régions. Il ne faut pas leur faire le reproche de tirer tous les enseignements de cette évolution qui marque notre histoire moderne. En effet, petit à petit, la France passe d’une organisation à l’autre. Nous sommes organisés depuis la Révolution sur le triptyque « communes – département – État ». Les 20 années qui viennent de s’écouler nous poussent vers une organisation fondée sur un nouveau triptyque, « intercommunalité – région – Europe ». À titre incident, il n’est pas certain que le peuple français soit pleinement en accord avec cette évolution: ainsi que l’indique le scrutin du 25 mai. Mais surtout, dans cette évolution-là, se dessine pour l’État un rôle au rabais, sinon sa disparition. De sorte que le renforcement des régions auquel procède la gauche française n’est pas autre chose qu’une forme de recentralisation, substituant à l’État des collectivités moins rétives à l’égard de l’union européenne, et moins susceptibles de contester son pouvoir. Est-vraiment le parachèvement de ce mouvement que nous voulons dans cette réforme territoriale ?

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