Fin de vie : ce que je défendrai en séance.

Le mardi 10 mars s’ouvrira le débat sur la fin de vie à l’Assemblée nationale.

Je m’oppose à la proposition de loi Claeys/Leonetti qui contient des zones floues ouvrant clairement la porte à des dérives euthanasiques. Voici  certains points que je défendrai en séance :

– La qualification de l’hydratation et d’alimentation artificielle comme traitement pouvant donc être interrompus représente un enjeu éthique majeur. En effet, ils constituent un soin essentiel à la vie de toute personne humaine, sans tenir compte de son état de santé.

– Le caractère contraignant des directives anticipées pose également problème. Le médecin doit conserver sa liberté d’appréciation, et ne peut être totalement soumis à la volonté de son patient si cette volonté contrevient aux règles de déontologie médicale. De plus, leur caractère permanent entraîne le risque de voir appliquées des directives n’ayant plus aucun lien avec les situations vécues par les patients.

– Il est fondamental de proposer, plutôt qu’une sédation terminale, une sédation contrôlée et réversible à tout moment pour ne pas priver le malade de sa liberté.

– Il est important de préciser que dans le cas d’une sédation, l’intention première reste bien de soulager la souffrance, même si, par voie de conséquence secondaire et indésirable, le produit utilisé risque d’accélérer la survenue du décès. Il faut refuser le caractère systématique de la sédation la sédation systématique et la limiter à la toute fin de la vie qualifiée par la SFAP de phase terminale.

– Les objectifs de la nouvelle forme de sédation introduite par la proposition de loi sont « d’éviter toute souffrance » et « de ne pas prolonger inutilement sa vie ». Cette expression rend confuse l’intentionnalité de la sédation, engendrant clairement un risque euthanasique, et introduit une conception utilitariste de la vie humaine.

– Aucun membre du personnel médical n’est jamais tenu de pratiquer une sédation profonde et continue jusqu’au décès. En cas de volonté du patient de refuser ou d’interrompre tout traitement, le médecin doit pouvoir bénéficier de la clause de conscience.

– Enfin, il est indispensable de rappeler que l’accès aux soins palliatifs est un droit garanti par la loi n° 99 477 du 9 juin 1999 et doit être proposé en priorité au malade en fin de vie. L’introduction dans la loi du recours à une sédation profonde et continue n’a de sens que si elle est assortie d’un recours systématique aux soins palliatifs, qui constituent la solution la plus adaptée pour créer les conditions d’une fin de vie apaisée.

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